Dhamma Talk inspirant pour clôturer la retraite

Les sermons de Sayadaw U Thuzana sur l’anattalakkhaṇa sutta sont comme le pain, très enrichissant. Mais l’esprit est parfois lassé et aspire à plus de garniture. L’enseignement d’aujourd’hui apporte cela.

Les feux dont parle le Buddha se manifestent à trois niveaux : grossier ou transgressif, obsessionnel et latent, qui ne deviennent agissants que quand les conditions sont présentes. Lorsque l’avidité n’est pas tenue en bride par la moralité, on commet vols, actes sexuels illégitimes et mensonges. Lorsque la colère n’est pas sous contrôle, on tue ou torture. Des actes immoraux peuvent être commis par simple ignorance du bien et du mal. Ces feux ou kilesa sont actifs dans le monde et les yogis peuvent reconnaître leur influence sur leur esprit. Le Buddha réalisa les feux extérieurs ne pourraient être éteints qu’à condition d’éteindre les feux intérieurs. Il pratiqua les pāramī plusieurs vies durant avec une grande détermination, avant de pratiquer satipaṭṭhāna dans sa dernière vie. Il y a 11 feux, dont rāga, dosa et moha sont les principaux.

Après son illumination, le Buddha restait calme quelle que soit l’impression sensorielle. Il atteint d’abord tadaṅgasanti, la paix momentanée ou concentration et puis accantasanti, la paix permanente. Ce n’est qu’alors qu’il s’est mis à enseigner. Aujourd’hui certains grands pays promeuvent la paix avec une bombe dans une main et un rameau d’olivier dans l’autre, mais ce n’est pas la méthode du Buddha. Il ne cherchait pas les louanges ou un objectif matériel, mais seulement l’extinction des feux (samathāya).

Il y a sept bénéfices à la pratique énumérés dans le mahāsatipaṭṭhāna sutta uddeso. Si vous avez gagné la paix au centre, il convient à présent de la ramener chez vous. Comment? ❶ il est utile d’être conscient des 4 postures quand on se rend quelque part, quand on fait la file, quand on est assis au volant ou dans le bus, quand on est couché en notant le corps dans son entier ou le mouvement de l’abdomen, même si nous ne pouvons pas être attentifs tout le temps. ❷ Nous devons aussi ramener les 5 préceptes à la maison. C’est ce qui rend possible la vie avec les autres. Personnellement, j’ai compris après longtemps seulement que la voie bouddhiste et celle du ‘buveur social’ n’étaient pas compatibles. Dipa Ma m’avait conseillé de faire une offrande au Buddha avant de prendre les préceptes. Les êtres invisibles sont ainsi invités à aider. On fait des erreurs mais avec le temps, on voit les bénéfices de l’observance des préceptes. ❸ Mahasi conseillait de pratiquer 1h/jour après une retraite. Appamāda, la vigilance, est ce qui nous empêche de commettre des actes néfastes et nous évite d’omettre d’accomplir les actes bénéfiques. Le vers 327 du Dhammapada l’énonce comme suit : sacittamanurakkhatha (garde ton propre esprit). L’histoire de l’éléphant de guerre enlisé qui ne se dépêtra que lorsqu’on sonna le tambour de guerre illustre le type d’effort nécessaire dans la méditation. Même si nous ne sommes pas encore arhats au terme de cette retraite, au moins connaissons-nous la méthode.

Page précédente